Exposition L’infiniment proche par Sophie Inard

En enveloppant des objets de maille crochetée, je travaille sur la manière dont on protège, révèle, ou contraint. Ce geste textile — lent, précis, répétitif — devient un langage. Une seconde peau posée sur le monde, pour dire ce qui est précieux, fragile, ou oublié.

Face à l’immensité de l’océan, j’ai choisi de me concentrer sur l’infiniment proche.
Car lutter pour sa préservation, c’est d’abord penser ce qui le détruit : la distance, la surexploitation, la perte du lien.

J’ai enveloppé une godille de petits pêcheurs bretons, ce outil de travail simple, manié à bras d’Homme. Pour révéler leur combat quotidien — celui d’une pêche respectueuse, à taille humaine, au rythme de la mer.

J’ai aussi enveloppé des tubas et des palmes — objets solitaires, associés à la découverte, au lien charnel avec la mer.
En les recouvrant de maille crochetée, je cherche à rétablir une échelle de proximité : celle du corps, du souffle, du regard. Une façon de se reconnecter, non pas à “l’océan” comme abstraction, mais à la mer qu’on connaît, qu’on explore, qu’on écoute.

Ce travail est une réparation symbolique.
Un tissage entre l’intime et le collectif.
Un rappel : que la mer n’est pas un ailleurs lointain, mais un dedans oublié.